notation laban

Qui est le créateur de la notation Laban ?

Rudolf LABAN (1879 – 1958). Il est surtout connu des danseurs pour son système de notation chorégraphique, la cinétographie Laban, autrement appelé Notation Laban. Né à Bratislava, il est sensible dès son jeune âge à la diversité des gestes et des postures qu’il observe dans les danses, dans les gestes des artisans et des ouvriers, dans le quotidien.

Touché par la singularité de chaque être humain dans sa manière de les incarner, Laban va consacrer sa vie au développement d’une expérimentation, d’une observation et d’une pensée sur les processus et l’art du mouvement.

Laban séjourne dans plusieurs pays d’Europe. Il étudie aux Beaux Arts à Paris, travaille des années en Allemagne, surtout auprès d’artistes – danseurs, comédiens, plasticiens. Il s’installe en Angleterre en 1938, où il met son Analyse du Mouvement (Laban Movement Analysis) au service de populations diverses – ouvriers, écoliers, personnes atteintes de troubles psychomoteurs. Laban s’intéresse en réalité au mouvement dans tous les contextes. Dans la vie quotidienne, au travail, dans toutes les formes artistiques.

Son souci premier est de proposer des outils pour enrichir la palette expressive et la poésie propres à chacun, tout en veillant à la précision fonctionnelle du mouvement.

Le Laban Center à Londres, le LIMS (Laban / Bartenieff Institute of Movement Studies) à New York transmettent et développent l’héritage de Laban, dans des champs d’activité variés – techniques de management, chorégraphie, anthropologie, art-thérapie…

La pratique de la Labananalyse peut ainsi se décliner tant à des fins pédagogiques. De même qu’à des fins thérapeutiques ou encore dans le cadre de l’évaluation ou du recrutement professionnel.

rudolf laban

La notation Laban : en pratique

En pratique, il s’agit d’explorer le mouvement selon différentes perspectives.
Quels changements de forme du corps ? Quels lieux d’initiation du mouvement ? Quelles modulations dynamiques (de poids, de flux, de temps, d’espace) ? Quels jeux de déploiement dans l’espace proposer pour que le corps développe sa plasticité ?

Grâce à l’articulation de ces points de vue et à ces variations d’énergie, les ressources créatives de chacun sont stimulées. Les habitudes ou affinités de mouvement sont compensées par leurs pôles complémentaires. On tend vers une aisance et un équilibre qui retentissent aussi sur la sphère psychoaffective et relationnelle.

Rudolf Laban commença par une formation en peinture et en architecture à Paris. Il s’intéresse aux liens entre le corps et les constructions spatiales dans lesquelles il évolue et la création chorégraphique.

En découvrant le théâtre et la danse il développe son questionnement entre corps et espace. Artiste et chercheur très productif, il met en scène également. Il écrit des essais qui posent les bases d’une théorie du mouvement inexistante à son époque.

Il a propagé l’idéal de la danse libre. En remettant en question la fonction du spectacle, de la danse, ça l’amènera à explorer d’autres domaines que celui de la création artistique (le travail industriel, la pédagogie, la thérapie…)

En 1928 R. Laban présente à Essen son système d’écriture du mouvement, la Cinétographie ou Labanotation ou la Notation Laban. Aussi, il étudie les lois de la cinétique humaine et les systèmes d’écriture précédents (comme le système Feuillet par exemple). Delà, Rudolf Laban construit son système d’écriture autour de 4 éléments : LE TEMPS, L’ESPACE, LE POIDS ET LA FORCE.

La Notation Laban s’utilise à des fins très diverses. La transcription et la conservation des danses scéniques ou l’étude de danses ethnique et folklorique, l’anthropologie, la recherche scientifique, les analyses kinésithérapiques, l’ergonomie…

LA PORTÉE DANS LA NOTATION LABAN

Les signes qui servent à écrire le mouvement se placent sur une portée. Elle se constitue de 3 lignes verticales. La ligne médiane correspond à un trait imaginaire qui divise verticalement le corps en 2 partie symétriques : le côté droit et le côté gauche.

Deux doubles traits horizontaux délimitent la séquence de mouvement. La portée se complète par des lignes imaginées (non tracées) qui créent des colonnes supplémentaires.

Les mouvements de chaque partie du corps s’inscrivent dans une colonne qui leur est attribuée.

La lecture se fait verticalement, de bas en haut.

portée

LABAN : LES SIGNES DE DIRECTION

Le signe de base dont dérivent tous les signes de direction est le rectangle.
Les principaux signes de direction sont au nombre de 9, ils indiquent dans quelle direction le corps se déplace. La direction est toujours considérée par rapport à la personne elle-même. Quelle que soit sa position dans l’espace, l’« en avant » sera toujours devant elle…

Chaque signe de direction contient à la fois :

  • une notion d’espace (définie par sa forme).
  • une notion de niveau (définie par sa coloration).
  • une notion de durée (définie par sa taille).
direction laban notation

LE NIVEAU EN NOTATION LABAN

Tout mouvement de chacune des parties du corps peut s’exécuter sur l’un des 3 niveaux suivants :

  • niveau bas.
  • niveau moyen.
  • niveau haut.

Laban a associé à ces niveaux trois colorations différentes des signes de direction.
Noir pour le niveau bas.
Un point noir central pour le niveau moyen.
Hachuré pour le niveau haut.

niveau

LA DURÉE

La durée du mouvement figure par la longueur du signe. Plus le pas ou le geste est lent, plus le signe correspondant est long. Plus le pas ou le geste est rapide, plus le signe correspondant est court.
En Cinétographie le terme « geste » s’applique à tout mouvement d’une partie du corps sans appui. Tandis qu’un « pas » implique un transfert de poids du corps.

L’ARRÊT

Le terme arrêt est employé pour designer le maintien du poids du corps sur un point. Il est figuré par le signe : °
L’effet du signe se prolonge jusqu’à une nouvelle indication.

durée partition

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