Introduction
Le budget culturel en 2025 : l’année 2025 marque un tournant difficile pour le monde artistique. Entre les réductions budgétaires, la fin de certaines aides et les incertitudes persistantes, les subventions allouées à la culture subissent une érosion préoccupante. Ce recul, bien plus qu’un simple ajustement comptable, alarme les acteurs du secteur, les collectivités locales, ainsi que tous ceux pour qui la culture constitue un pilier essentiel de l’éducation, de la citoyenneté et du vivre-ensemble.
Évolution du budget culturel (2023–2025)
- En 2023, le programme « Création » du ministère de la Culture franchit pour la première fois le seuil symbolique du milliard d’euros. Cette avancée représente une étape marquante pour les arts vivants, incluant la danse, la musique, le théâtre et les arts plastiques.
- En 2024, le budget total du ministère grimpe à 4,46 milliards d’euros, soit une hausse de 6 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre confirme une volonté claire de soutenir la culture dans l’après-Covid. Le Pass Culture, le patrimoine, l’enseignement artistique et les médias publics figurent alors parmi les priorités.
- En revanche, 2025 marque un net recul. Le budget culturel diminue de 50 millions d’euros, en plus des 100 millions retranchés en fin d’année 2024. Ainsi, le budget global du ministère chute à 4,45 milliards d’euros.e budget total du ministère est ainsi ramené à 4,45 milliards d’euros.

Réforme budgétaire pour la rentrée 2025

Consulter l’avis du CESER sur le dossier du Conseil régional de Bretagne ci-dessous
La réforme annoncée impacte directement plusieurs dispositifs majeurs.
D’abord, le Pass Culture (un dispositif ouvert à tous les jeunes de moins de 18 ans dont l’objectif est de leur permettre d’avoir accès plus facilement à la culture) voit son enveloppe collective baisser de 97 à 72 millions d’euros. Soit une perte de 35 millions. Cette réduction freine l’accès des jeunes à la culture.
Ensuite, les subventions DRAC (Direction Régionales des Affaires Culturelles) destinées aux options artistiques en lycée disparaissent. Les établissements ne peuvent plus faire intervenir des artistes dans leurs murs, ce qui constitue une véritable alerte pour l’éducation artistique.
« Ce n’est pas juste une ligne budgétaire qu’on supprime. C’est une part essentielle de l’éducation, de la culture, de l’humanité. »
Avis du CESER sur le dossier du Conseil régional
« Retrait de l’Etablissement public de coopération culturelle Le Pont Supérieur,
Pôle d’enseignement supérieur Spectacle vivant en Bretagne/Pays de la Loire »
- Création artistique : Un fonds exceptionnel de 40 millions prévu initialement est finalement annulé. Les crédits sont réaffectés à d’autres postes.
- Démocratisation culturelle : Baisse de 7,8 %, soit 64 millions d’euros en moins pour les actions favorisant l’accès à la culture.
Impact sur les collectivités territoriales
Les régions et départements, souvent en première ligne du financement culturel, doivent faire face à la réduction des dotations de l’État :
- Pays de la Loire : −62 % sur les crédits culturels, soit -10,59 millions sur 2025–2028.
- Île-de-France : −20 %, ce qui représente plus de 20 millions d’euros.
- Occitanie : Budget suspendu en attente des arbitrages nationaux.
L’exemple du département de l’Hérault montre une autre voie :
- Maintien d’un budget à 9,14 millions d’euros.
- Seule une baisse de 3 % grâce à la solidarité entre 10 intercommunalités.
- 40 % du budget est porté par une politique volontariste assumée.

Conséquences pour les acteurs culturels

- Diminution ou suppression de festivals, de résidences d’artistes, d’interventions en milieu scolaire.
- Précarisation croissante des artistes, enseignants et médiateurs culturels.
- Fermeture potentielle de structures fragiles, notamment dans les territoires ruraux ou déjà sous-dotés.
Implications pour les écoles de danse
Dans ce contexte, les écoles de danse ne sont évidemment pas épargnées.
Elles restent pourtant des lieux essentiels de formation et de diffusion artistique.
Cependant, elles subissent de plein fouet les conséquences des restrictions budgétaires.
Tout d’abord, les financements publics pour les projets scolaires deviennent de plus en plus rares.
Par conséquent, les initiatives éducatives se réduisent fortement sur le terrain.
Ensuite, plusieurs dispositifs de rencontre entre jeunes et artistes disparaissent progressivement.
Ainsi, le lien direct avec la création contemporaine se complique considérablement.
De plus, les aides aux compagnies locales connaissent une nette diminution.
Ces compagnies interviennent pourtant dans les conservatoires, MJC ou lycées.
En conséquence, elles peinent à maintenir leurs actions sur le long terme.
À terme, cela affaiblit le tissu artistique, surtout dans les zones moins dotées.

Aussi, il devient légitime de se demander quel avenir attend les centres habilités. Pourront-ils encore assurer la formation des futurs professeurs de danse ? Aujourd’hui déjà, les écoles rencontrent des difficultés pour trouver des remplaçants diplômés, notamment lors des congés maternité ou des départs à la retraite. Ces réductions budgétaires risquent bel et bien d’impacter la formation des professionnels de demain.
Camille Le Doux – Directrice d’Unit Formation
Conclusion – Budget culturel
En 2025, le paysage culturel français est mis à l’épreuve. Tandis que certaines collectivités comme le département de l’Hérault font preuve d’un engagement exemplaire pour maintenir une offre artistique vivante, d’autres subissent de plein fouet les coupes budgétaires, mettant en péril l’accès de tous à la culture. Dans ce contexte, la fin des subventions DRAC pour les options artistiques en lycée, ajoutée à la réduction massive du Pass Culture collectif ou encore la suppression du fonds exceptionnel pour la création artistique, constituent des signaux alarmants.
En conséquence, derrière ces chiffres, ce sont des projets qui s’annulent, des artistes qui peinent à vivre de leur métier, des élèves qui n’auront plus la chance de rencontrer la création vivante. Il ne s’agit pas seulement d’économies comptables, mais bien d’une vision du monde, d’une société qui choisit – ou non – d’investir dans l’imaginaire et l’esprit critique.
Dès lors, pour les écoles de danse comme pour toutes les structures culturelles, ces évolutions appellent à la vigilance et à la réflexion. Malgré les contraintes, préserver l’accès à la culture demeure un enjeu majeur pour garantir un avenir ouvert, sensible et inspiré aux générations futures.
